Action 3 : Étude des conditions de survie et de l’état de santé des juvéniles d’esturgeon européen produits en captivité et lâchés en Garonne et Dordogne

Co-responsables : Patrice Gonzalez (CNRS, UMR EPOC) et Charles Roqueplo (Irstea, UR EABX)

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Des travaux préliminaires ont été réalisés pour valider des méthodes non destructives de marquage et de prélèvement de sang sur les jeunes esturgeons de 3 mois.
Pour l’étude des capacités adaptatives des juvéniles d’esturgeon, deux cents dix individus produits à la station de Saint-Seurin ont été marqués (Pit-Tag) puis exposés pendant un mois à du sédiment et à de l’eau provenant de Dordogne (Pessac-sur-Dordogne) ou de Garonne (La Réole) dans des mésocosmes dynamiques circulaires SCOLA (Figure 6).
Une condition témoin (sable de Fontainebleau et eau de nappe) a été réalisée en parallèle. L’eau des bassins était renouvelée trois fois par semaine. Un suivi de la contamination de l’eau a été réalisé pendant toute l’expérience. Par la suite, les individus ont été regroupés dans trois bassins contenant de l’eau de forage et ont été suivi durant 5 mois supplémentaires. Les sédiments ont été caractérisés en début et fin d’expérience.
Après un mois d’exposition, aucune mortalité et aucun effet sur la croissance n’a été observé.
Cependant, la taille du foie et l’indice de condition hépato-somatique était sensiblement moindre pour les poissons en conditions « Dordogne » et « Garonne » par rapport aux poissons témoins. Ceci pourrait traduire une mobilisation plus importante des ressources énergétiques des poissons en conditions « Garonne » et « Dordogne ». L’imprégnation chimique des esturgeons était globalement faible.
Néanmoins, il a été observé une bioaccumulation plus marquée de polychlorobiphényles (PCB) dans le foie des poissons de la condition « Dordogne » et de chrome dans les branchies des poissons des conditions « Dordogne » et « Garonne » par rapport aux poissons témoins.
Par ailleurs, Une modulation de l’expression de certains gènes impliqués dans les mécanismes de défense cellulaires (sod, cyp1A) et du taux de métallothionéines a été révélée au niveau des branchies des deux conditions Dordogne et Garonne. L’activité de la protéine SOD a été fortement induite (x3) dans le foie des esturgeons de la condition « Dordogne » par rapport aux poissons témoins. Ceci pourrait traduire un stress oxydatif subit par les poissons en condition « Dordogne » et la mobilisation réussie des défenses du poisson.
L’analyse des profils d’expression protéique a montré que 239 protéines sont sur-exprimées et 235 protéines sous-exprimées lorsqu’on compare la condition Dordogne à la condition Témoin. De même, 193 protéines sont sur-exprimées et 61 protéines sous-exprimées lorsqu’on compare Garonne avec le Témoin. Un challenge de nage (Figure 7) et un challenge thermique n’ont pas permis de mettre en évidence de différences significatives entre les conditions concernant les paramètres de vitesse de nage, de capacité métabolique ou de résistance au stress thermique.


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Fig. 6 : Juvéniles d’esturgeon européen de 3 mois dans un anneau de nage SCOLA. (Cliché J . Cachot)
Juvenile d'esturgeon 4mois dans un tunnel de nage
Fig. 7 : Juvénile d’esturgeon européen de 4 mois dans un tunnel de nage (photo UMR LIENSs)